Origine de la graphothérapie clinique
C'est le Professeur Julian de Ajuriaguerra qui, dans les années 1960, a initié les recherches sur les enfants en difficulté avec l’écriture, à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris. Il recevait en consultation des enfants présentant des troubles du langage et de la motricité. C’est lui qui a été à l’origine de la première école de psychomotricité et il a également contribué à l’élaboration de la première école d’orthophonie. Parmi les enfants qu’il recevait, certains présentaient des difficultés avec l’écriture. Il s’agissait de ces enfants qui »écrivent mal », dont l’écriture est difficile à lire, désagréable d’aspect, ou trop lente. Cette difficulté lui apparut d’emblée comme très particulière et ne pouvant être abordée, ni par l’orthophonie, ni par la psychomotricité.
En revanche, les travaux qui étaient également en cours autour de la relaxation thérapeutique qui s’appliquait à la crampe de l’écrivain des adultes, lui parurent pouvoir trouver une application auprès des enfants. Une première mise en forme originale d’un cadre thérapeutique a été réalisée dans les années 1960-1970. Ce cadre a continué à être travaillé et élaboré dans sa forme actuelle dans ce même service. Le Professeur René Diatkine qui travaillait avec J. de Ajuriaguerra, a proposé pour cette approche thérapeutique, le terme de «graphothérapie», devenu par la suite « la graphothérapie clinique».
Cette thérapie s’étaye sur la même conceptualisation que celle de la « relaxation Ajuriaguerra », devenue depuis la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle. Elle prend en compte l’engagement particulier du corps dans l’acte d’écrire. L'écriture est un langage, tout comme le langage oral, mais qui s’en différencie car elle y introduit l’action de la main qui trace, et le regard. Avec l’écriture, la main se trouve en mission de parler, donc engagée dans une action symbolique. L'écriture lie le corporel de la trace et le symbolique du langage. C'est cette liaison qui met certains enfants en difficulté. C'est ce qui va se travailler dans le cadre de la graphothérapie clinique.
Une Formation à la «Graphothérapie Clinique», s’adressant à des cliniciens déjà formés à des approches thérapeutiques, s’est mise en place à l’Hôpital Sainte-Anne, aboutissant à la création dans un premier temps, du Groupement Professionnel International des Graphothérapeutes Cliniciens, (GPIGC). Ce groupement s'est transformé, en Juin 2009, en une Association,: l’Association pour l'Enseignement de la Graphothérapie Clinique, (l'AEGC).
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